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"Dites, qu'avez-vous vu ?",
2019
Installation, Paris, France

«Dites, qu’avez-vous vu?» est une composition d’éléments disparates. Elle questionne le rapport entre l’Intérieur et l’Extérieur. 

Suite à un voyage en solitaire, inscrit dans un long processus d’errance, la question de l’appartenance et du point d’ancrage s’est imposée à moi. Suis-je légitime à être ici ? Puis-je entrer ou non ? Plus largement, quel lien entretient la ville avec l’intime et le domestique ?

Dans cette installation, j’invite le spectateur à s’interroger sur le rapport entre le dehors et le dedans, et à flâner lui-même sur le territoire de ma pensée.

Chaque élément est une pièce unique, ramassée, collectée, réalisée ici et ailleurs. C’est un travail d’assemblage qui tente d’ignorer la hiérarchie entre les matériaux tout en valorisant la qualité plastique de chacun. Un morceau de bois à côté d’un bronze, du métal rouillé sur lequel est disposé des pièces en verre,  un patronage de tongs devenus textile ou latex...Cette organisation organique des formes a pour volonté de laisser l’Autre entrer en relation avec les objets, questionnant à la fois leur statut, leur matérialité, leur richesse ou leur pauvreté. Ces contradictions, à la fois dans le choix des matériaux que dans leur usage, interrogent notre rapport à l’œuvre et à son mode d’exposition.

Les éléments, inertes, solides ou fragiles, en équilibre, donnent l’illusion de la permanence. L’installation, tournée vers le présent, apparaît alors comme un espace où le déplacement est lui-même en mouvement.

Les matériaux tentent de communiquer entre eux et de chuchoter à l’oreille des visiteurs un possible chemin de déambulation.

« Outsider ». « Wanderer ». « Tourist ». 

Ces trois mots tamponnés en bronze, comme inscrits à jamais, correspondent aux états qui ont pu m’habiter durant mon voyage. Suis-je étrangère à la scène ou puis-je m’y laisser porter ? La frontière, presque invisible, créée par un tatami de cartons, apparaît comme les lignes d’une scène dédiée à ces objets du quotidien, insignifiants et magnifiés. 

La notion d’espace est ici posée. Des restes collectés dans les différents ateliers où ont été crées les pièces, tels que les gants brûlés et presque encore chauds, les cylindres de coulées du bronze, les vieux chiffons, côtoient les objets finis, façonnés, transformés.

Rouille, fissures, écailles, salissures : les traces du temps s’allient au travail de la main.

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