top of page
Biographie

Née en 1992 à Paris, Deborah Fischer développe un travail de sculpture, installation et performance.

En 2011, elle entre à l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et Métiers d’Art (Olivier de Serres), où elle obtient un diplôme de Design de Mode, option Textile.
En 2014, elle intègre l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Sa pratique s’oriente alors rapidement vers la sculpture et l’installation.

En 2017, elle reçoit le prix d’excellence International Takifuji Art Prize de la Japan Culture Association, remis à Tokyo. La même année, elle effectue un échange à l’Université des Arts de Tokyo, où elle intègre les départements Verre, Textile et Fonte.
En 2019, elle travaille à la Fonderie Coubertin pour la mise en œuvre de projets personnels, et tente ainsi de développer un savoir-faire autour des techniques liées au bronze.

Entre 2017 et 2019, elle participe à plusieurs expositions collectives, notamment aux Beaux-Arts de Paris, à la galerie Joseph, à l’Espace Commines, à la galerie Immix ou encore au musée du Louvre pour l’exposition S’inscrire puis s’effacer.

Deborah Fischer développe un travail intuitif qui s’est largement nourri de ses voyages en solitaire. Son goût pour l’errance, l’inattendu, l’a menée à se créer un abécédaire de formes et de couleurs qu’elle n’a cessé de retranscrire.
Ces éléments, parfois très abstraits et insignifiants — ces « presque rien » — sont souvent apparus comme les restes d’une vision, les traces d’un ailleurs.

En 2018, elle décide de partir seule avec un sac à dos pour une période de huit mois, afin de poursuivre des recherches sur les thématiques de l’errance et du déplacement, notamment par la collecte d’objets et de matériaux trouvés au Japon, sur les marchés indiens, au Népal et en Chine. Elle réalise alors son premier livre d’artiste, Tous ces endroits où j’ai dormi, projet mêlant à la fois photographies et écriture, et questionnant le rapport à la Maison en voyage. L’édition est présentée au Cabinet du livre d’artiste à Rennes.

En avril 2019, elle expose ses productions de ces deux dernières années à la Maison pour Tous, à Ville-d’Avray, adaptant ainsi son œuvre à la particularité du lieu.

Deborah Fischer est diplômée des Beaux-Arts de Paris depuis juin 2019. En juillet, elle participe à un workshop au Monténégro, en partenariat avec l’Université des Arts de Belgrade, et son travail se dirige alors vers la performance dans l’espace public.

En janvier 2020, elle part en résidence à La Pause Residency, au Maroc, et expose durant la foire 1:54 de Marrakech, puis intègre POUSH à son retour à Paris.

En 2021, elle participe à plusieurs expositions, dont une auprès de Culturfoundry (association de collectionneurs), dans le cadre du Parcours Saint-Germain (exposition off soutenue par Art Paris Art Fair). Elle est également sélectionnée pour le Prix Dauphine pour l’Art Contemporain 2021, et expose à la galerie du Crous en duo artiste-curateur avec Barbara Lagié.

La même année, elle est sélectionnée pour illustrer un programme de recherche au Collège des Bernardins, en partenariat avec AgroParisTech — projet artistique qu’elle développe jusqu’en décembre 2022.
En parallèle, elle expose au Pavillon Vendôme à Clichy dans le cadre de l’exposition Borderline, au Bastille Design Center dans le cadre du Prix Don Papa, et au 19M pour l’exposition À Revers, consacrée au tissage et à la broderie.

En 2023, elle participe à l’exposition À pleins poumons à la Fondation Bullukian à Lyon, puis au volet Hors les murs du parcours d’art Sillon. En octobre, elle est résidente du Fonds de dotation Weiss, et y consacre tout un projet autour des thèmes de la Réparation et du Soin.

En 2024, elle est résidente à la Villa Swagatam, à l’initiative de l’Institut Français et de l’Ambassade de France en Inde, en partenariat avec la Prameya Art Foundation et la Public Art Trust of India. Elle expose durant la Jodhpur Arts Week et participe à plusieurs expositions, dont Nord-Est, curatée par Yvannoé Kruger dans la coupole de POUSH, et Résilience, pensée par Paulo Iverno.

En 2025, elle participe à la India Art Fair, à New Delhi.

 

Démarche artistique:

"Depuis plusieurs années maintenant, je collecte des « presque rien », ces éléments qui ont perdu leur utilité mais qui gardent en eux une charge plastique et émotionnelle. Ces objets, abandonnés, conservent une histoire invisible qui continue de les faire respirer. Je les ramasse dans la rue, par terre, lors de mes voyages ou de mes errances parisiennes. Ces objets, aussi bizarres et insignifiants soient-ils, m’appellent. 
À travers cette démarche, il y a un questionnement autour de l’environnement, de la trace qu’on y laisse. C’est un fil rouge qui apparait parfois en arrière-plan mais qui interroge constamment la place de l’Homme, le travail de sa main, son action d’urbanisation dans un milieu naturel.
Telle une « alchimiste urbaine », je force la rencontre entre les éléments à travers un alliage de matières, un long processus d’assemblage et de composition. Je recycle, manipule l’objet à l’aide du fil et de différents matériaux, je le transforme en verre ou je le falsifie en bronze. Je tente ainsi de le sortir de sa fonction initiale et de l’élever à une dimension personnelle et poétique.
Je me suis longtemps interrogée sur comment le fait de déplacer un objet ou un environnement existant de sa fonction ou de sa place initiale pouvait le rendre œuvre. De ce fait, je me suis majoritairement focalisée sur le processus de transformation, à travers la dégradation et/ou l’embellissement, le paramètre du temps intervenant alors en tant qu’érosion ou renouveau. Ainsi, je questionne la valeur des choses.
Les thématiques de l’Errance et du Déplacement résonnent dans chacune de mes pièces. Cependant, mes projets s’adaptent toujours au lieu dans lequel je travaille, au pays, au paysage ou à la ville dans lesquels je m’inscris. 
En constituant ma propre « Archéologie du présent », au plus proche des enjeux de notre société, je tente également de déceler l’esprit d’un lieu, réel ou virtuel, et de créer à partir de ce qu’il nous dit. C’est aussi pourquoi je me plais à performer la Ville, y lire ce qu’elle dégage et nous murmure.
La Réparation et le Soin se dessinent et se révèlent dans ma démarche, invitant l’Autre à s’interroger sur ces notions comme étant de possibles liens entre la vie et la mort. Ainsi, le rite surgit comme une évidence, un geste fort.
Par ailleurs, j’interroge les notions d’identité et de mémoire, explorant les blessures invisibles laissées par les histoires personnelles, familiales et collectives. Dans mon travail, le poids de l’Histoire est omniprésent. C’est pourquoi la transmission et le transgénérationnel sont des thèmes qui s’invitent constamment dans mon œuvre, nous rappelant autant l’importance des héritages que de notre résilience."

« Au début de sa pratique, les interrogations de Deborah Fischer sur son rapport à l’environnement se sont cristallisées au travers de moulages de fragments de corps – doigts, visages… – aux couleurs ténues ou terreuses. C’est par la suite qu’elle a matérialisé plus précisément son intérêt pour la ville, et particulièrement la ville moderniste. Au cours de ses innombrables voyages effectués en solitaire, elle arpente et collecte, proche de ces chiffonniers décrits par Walter Benjamin. Ainsi, elle prélève de ces cités les rebuts comme s’ils en formaient les excrétions. Sa ville devient alors organique, loin de l’idéal de pureté – éthiquement périlleux – propre aux capitales et places financières. Elle qui dit donner une seconde vie aux déchets et aux objets abandonnés, offre tout autant une dimension animiste à sa pratique. Ses installations, parfois visuellement proches de celles de Support/Surface, possèdent en sus une aura totémique. Quand elle met en valeur un mur délabré par le temps, il semblerait que celui-ci possède une âme. L’océan lui-même s’invite dans la vision citadine de Deborah Fischer parsemée de filets et de débris tressés. A l’inverse, elle semble minorer le travail de l’Homme, aujourd’hui impossible à considérer encore comme « maître et possesseur de la Nature ». Son œuvre incarne ainsi une pensée située par delà la dichotomie nature/culture. En se promenant entre les empreintes et les assemblages, on se découvre à penser au philosophe Emanuele Coccia. Et, dans son sillage, on comprend effectivement que les villes sont des forêts faites d’arbres, vivants ou morts, constituant leur structure et leur capacité à faire respirer les vivants qui les habitent. »

 

Charlotte Cosson & Emmanuelle Luciani, 2019

  • Instagram

©Deborah Fischer, tous droits réservés

bottom of page