« Désaffecté ». Se dit d’un « lieu qui a perdu sa destination première ».

 

« Destination première » est une performance imaginée par Deborah Fischer au Sanatorium de Dreux, lieu abandonné depuis presque 30 ans.

 

Deborah Fischer a organisé une visite guidée dans l’errance durant laquelle le visiteur s’est vu réanimer l’histoire du lieu à travers différents types d’interventions dans l’espace. 

Si les craquelures se souviennent, les murs murmurent et les parois respirent encore, Deborah Fischer a interrogé la mémoire du lieu et les traces du temps qui témoignent toutes des manières dont le sanatorium a pu être habité avant de se dégrader.

Entre destruction, infiltration, combustion, réparation, reconstruction et rémission, plusieurs salles ont été investies avant d’être ressuscitées : ici, les murs ont été cousus et caressés, la poussière et la cendre remuées, les briques et les débris activés, les récits et destinées convoqués.

En s’attachant aux lettres d’anciens patients, aux témoignages et aux archives photographiques et écrites, Deborah Fischer a choisi de révéler l’esprit du lieu et de créer à partir de ce qu’il nous gronde ou nous susurre, nous donne ou nous délaisse. 

Dans une démarche à la frontière entre un parcours touristique et une errance prononcée, Deborah Fischer a donc pensé ce moment comme un rite de passage entre le passé et le futur, l’effondrement et le renouveau.